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LES ORIGINES Paul GAUGUIN est né à Paris en 1848 dans une famille française de la moyenne bourgeoisie. Il était d'ascendance hispano-péruvienne noble par sa mère, et sa famille, étiquetée "rouge" - son père travaillant au "National", l'organe du Parti Radical -, gagne le Pérou en 1849 pour échapper à la répression du "Parti de l'ordre".
Son père décède lors du voyage, et Paul reviendra à Paris six ans plus tard avec sa mère et sa soeur. De cette petite enfance en exil en Amérique Latine, il gardera toujours le goût du voyage et de l'exotisme. |
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Autoportrait au Christ Jaune
1889
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Après avoir été employé de 1865
à 1871 dans la marine marchande - avec laquelle il fera le tour du monde -, il travaille comme employé chez un agent de change jusqu'au
krach de 1882 qui fait de lui un chômeur. Il quitte définitivement sa femme et
ses cinq enfants en 1883, afin de "peindre tous
les jours" et se consacrer à cet art qu'il pratique depuis
longtemps en "talentueux peintre du dimanche".
LES DEBUTS IMPRESSIONNISTES Son initiateur en matière d'art fut celui qui devint, à la mort de sa mère en 1867, son tuteur, Gustave Arosa. Celui-ci possédait une importante collection d'art, incluant des oeuvres de Delacroix. Sous son influence, Gauguin allait devenir lui-même collectionneur, achetant des oeuvres impressionnistes, et peintre amateur.

La Seine au Pont d'Iéna, temps neigeux,
1875
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Autodidacte, ami et disciple de Camille Pissarro, il expose en 1876 ses premières œuvres au Salon, marquées par une influence résolument impressionniste.
Il participera par la suite de 1879 à 1886 à toutes les expositions impressionnistes, fréquentant Pissarro, Manet, Renoir, Degas. |
En juillet 1886 il effectue un premier séjour en Bretagne. Il s'installe pour 3 mois à la pension Le Gloanec, à Pont-Aven. Il y rencontre Emile Bernard.
De retour à Paris, il rencontre pour la 1ère fois Van Gogh en novembre 1886
En avril 1887, il s'embarque avec le peintre Charles Laval pour Panama, d'où il gagnera la Martinique.
Il y vit de juin à octobre dans une case sur une plantation, à 2 kilomètres de Saint-Pierre. |
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Végétation tropicale , Martinique
1887
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L'ECOLE DE PONT-AVEN De retour à Paris, Gauguin repartira début 1888 à Pont-Aven, à la pension Le Gloanec, où il restera jusqu'en octobre, date de son départ en Arles pour retrouver Vincent Van Gogh. A Pont-Aven, Gauguin renonça à l'impressionnisme pour élaborer
une nouvelle théorie, dite "synthétique".
Sa recherche allait dans le sens d'une simplification des formes, il élimine
les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification
obtenue par l'usage du cerne et de l'aplat de couleur.
La belle Angèle - 1889
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Lors de l'Exposition universelle de 1889, plusieurs de ses toiles éveillèrent l'enthousiasme de jeunes peintres qui formèrent bientôt autour de Gauguin l'École de Pont-Aven.
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L'ATELIER DES TROPIQUES
L'achat par Degas de son tableau la "Belle Angèle"
permet à Gauguin de partir en 1891 pour Tahiti afin de tenter une
nouvelle expérience et fuir à nouveau cette "France civilisée à
outrance". Il y est fasciné par
le charme indolent des beautés locales et peint une Océanie
paradisiaque (que l'arrivée des Occidentaux avait déjà pourtant
grandement commencé à détruire).

Paroles du diable - 1892
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Gauguin s'y affranchit avec une liberté et un
naturel inégalés de la peinture occidentale par son style primitif
et
la prodigieuse invasion des couleurs (le sol pourpre
et lilas de Paroles du diable, le mur jaune derrière la Fille
à la mangue, les volutes de bleus et de violets de Que
sommes-nous ?). |
A son retour à Paris en 1894, il est déçu par l'accueil
fait par les
critiques parisiens à ses toiles d'Océanie, et repart définitivement à Tahiti en 1895.
Là-bas, la solitude et la détresse matérielle ne l'empêchèrent pas
de réaliser certaines de ses plus belles œuvres où il retranscrit
avec concision et intensité sa vision sensuelle et mystique de la
vie.
C'est dans sa case baptisée la "maison du jouir" qu'il mourut
le 8 mai 1903 à Hiva Oa, une des îles Marquises.
"La couleur qui est vibration de même que la
musique" , ces mots de Gauguin illustrent bien l'usage si
particulier qu'il fait du rose, son amour de plus en plus vif pour
l'indigo et le jaune citron, la profondeur de ses ocres rouges, le
balancement du vert du suraigu au très grave, ses harmonies sombres,
presque sourdes, déchirées par des dissonances. L'envie s'impose d'écouter
sonner la peinture dans toute sa puissance. On s'en étonne, on s'en pénètre,
on en jouit.
L'oeuvre de Paul Gauguin influencera fortement les nabis et les fauves.
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